Pendant longtemps, c’était là la triste réalité dans laquelle les femmes devaient vivre. Mais un changement est en cours grâce à l’initiative phare « Des villes sûres et des espaces publics sûrs » d’ONU Femmes. Elle a aidé la ville de Quezon à prendre une première série de mesures pour améliorer la sécurité dans les rues : une étude de cadrage qui recueille des informations sur la violence à l’égard des femmes et des filles dans les lieux publics.
L’étude, qui s’appuie en partie sur des audits concernant la sécurité et dans le cadre de laquelle des femmes et des hommes, des filles et des garçons parcourent à pied les quartiers pour identifier les lieux sûrs et les lieux dangereux, a fait ressortir un certain nombre de problèmes qui, pendant longtemps, passaient inaperçus, comme l’insuffisance de la protection juridique et la crainte de représailles suite au signalement de délits. La police ne consignait pas les cas de harcèlement sexuel dans les lieux publics, car la loi actuelle contre le harcèlement couvre principalement les lieux de travail et les établissements d’enseignement. À présent, les fonctionnaires locaux sont tout à fait au courant des mesures à prendre pour renforcer la sécurité dans une ville, et s'apprêtent à réviser les lois et les politiques.
La ville de Quezon n’est qu’un exemple parmi les 23 villes du monde œuvrant avec ONU Femmes, les gouvernements locaux, les organisations de droits des femmes et d’autres partenaires afin de prévenir les actes de violence infligés aux femmes et aux filles dans les lieux publics et de les combattre. Parmi les autres villes figurent New Delhi, Rabat, New York, Medellín, Port Moresby et, depuis 2015, Bruxelles. De son côté, la ville de Kigali au Rwanda a renforcé les capacités d'intervention des employés des transports publics pour leur permettre de s'interposer au harcèlement sexuel.
En 2015, une conférence mondiale a été organisée à New Delhi, rassemblant plus de 140 participantes et participants de 24 pays. S’appuyant sur le cumul des expériences et des éléments factuels issus de stratégies efficaces, les participants ont convenu d’une série de recommandations, comme l’intégration des questions de genre dans l’ensemble des politiques couvrant la sécurité et les transports publics, l’élargissement de l’accès des femmes aux technologies pour prévenir la violence dans les lieux publics et la combattre, et la promotion de changements dans les attitudes et les comportements parmi les hommes et les garçons.